Antoine Leduc

Antoine LeDuc est né en 1645 à Louvetôt, Rouen, Normandie, France, de Jean LeDuc et de Jeanne Françoise Désobrie.

En 1656, de Dieppe il se dirige vers Québec sur le St-Sébastien, un vieux vaisseau de guerre de 28 canons. Le 3 septembre 1656, il signe une entente avec le notaire Guillaume Aucourt à Québec en foi de quoi il s'engage à servir Pierre Denys Sieur de la Ronde, pour une année.

En 1667, Antoine travaille comme domestique chez Claude Herlin, à la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine.

En Octobre 1670, il développe pendant trois ans avec son compagnon Jean Harel une ferme qui, aujourd'hui, est devenue l'usine d'eau lourdes à Gentilly. Cette terre était dans le temps une propriétée de Michel Pelletier de la Prade, seigneur de Côte St-Michel (Gentilly).

En 1671, il épouse Jeanne Faucheux, fille de Noël Faucheux et de Jacquette Trion de Huisseau-sur-Mauves, diocèse d'Orléans, Orléanais, France. Jeanne était une des 800 jeunes filles françaises, appelées "filles du Roi", qui ont acceptées de se rendre en Nouvelle-France pour marier un des colons déjà sur place.

Dans l'année 1673, l'intendant Jean Talon accorde une concession de St-Charles-des-Roches (Grondines) à Antoine qui, un peu plus tard, déménage dans une autre concession à St-Anne-de-la-Pérade vers l'entrée du Rapide-sud.

Antoine Le Duc et Jeanne Faucheux eurent deux fils Jean-Baptiste et Pierre-Charles.

Jean-Baptiste, marié à Angélique Gaudry en 1705, prit la relève à St-Anne-de-la-Pérade et devint le père des Le Duc de la région en donnant naissance à cinq enfants.

Pierre-Charles, marié à Magdeleine Vielle en 1710, déménagea à Verchères pour travailler chez le père de Madeleine Jaret, la seigneuresse de Ste-anne. Ils furent les parents de dix enfants qui se sont eéablis au sud de Montréal.

Antoine était plus un courreur de bois qu'un fermier. En 1682, il vendit ses animaux, paya ses dettes et rédigea son contrat de mariage à Ste-Anne-de-la-Pérade. Trois mois plus tard, en mai 1682, il entreprit avec cinq de ses compagnons une excursion de traite de fourrures vers les Grands Lacs. À l'été 1682, il était du groupe des trois français qui ont été attaqués près de Toronto par des Iroquois. Depuis, nous ne trouvons plus aucune trace d'Antoine, notre ancêtre.

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Jean Leduc

Igé

Si un jour vous visitez la région d'Aleçon en France,assurez-vous d'aller voir la petite église d'Igé à sept kilomètres au sud de Bellême. A l'intérieur,vous y découvrirez une plaque où est inscrit le nom de notre ancêtre Jean LeDuc. Cette plaque commémore son départ pour la Nouvelle France. C'est dans cette église qu'il fut baptisé en 1624. Son père s'appelait Jean LeDuc et sa mère Cécile Le Chaperon.

Au début de 1664, Jean quitte son village accompagné de Mathurin Boudefeu. Nous ne savons rien sur les causes de son départ. Toutefois, à cette époque, la misère règne en France; plusieurs grandes famines sèment la désolation et de nombreux soulèvements populaires créent la confusion. Il est fort possible qu'il ait entendu parler du Nouveau-Monde par les gens de son village dont les parents y sont déjà (les Godé et les Gadois). On peut supposer aussi que Jérome Le Royer de la Dauversière, recrutant à ce moment-là les engagés de Montréal, l'a rencontré et convaincu de participer à son projet.

Le contrat d'engagement

L'original du contrat d'engagement de Jean LeDuc est conservé à La Rochelle, aux Archives de la Charente Maritime. Toutefois,on retrouve dans la Revue d'Histoire de l'Amérique Française un article qui fait référence et qui nous permet d'en faire une reconstition à peu près exacte:

    " Le 20 avril 1644, Jean LeDuc, bêcheur d'Igé, pays du Perche, s'engage à Hiérosome Le Royer, sieur de la Dauversière, procureur de la Compagnie de M.M. les Associés de la Conversion des Sauvages de la Nouvelle France en l'île de Montréal, demeurant ordinairement à La Flesche, étant de présent logé en cette ville, en la mai- son de Sieur Jacques Mousnier, marchand pour 5 ans à 60 livres par an". (1)

En 1644,vingt et une persones s'engagent pour aller à Montréal: cinq pour une durée de cinq ans alors que les seize autres s'engagent pour trois ans seulement. Lors des recrues de 1653 et 1659, la plupart des engagements seront de cinq ans. Il est dit que Jean LeDuc est bêcheur: en fait, cette expression veut dire qu'il n'a pas de métier. Il recevra donc des gages annuels de 60 livres car il entre dans la catégorie des gens sans métier ni expérience. Il sera au service de la Société et travaillera aux tâches qui lui seront commandées par M. de Maisonneuve.

Entre le moment de la signature du contrat et l'embarquement des semaines se sont écoulées. Pendant cette période, M. de la Dauversière a probablement installé ses hommes dans une auberge en prenant à sa charge leur entretien.

Contrairement aux engagés pour les antilles, ceux-ci ne reçurent pas le traditionnel "pot de vin" qui était donné pour les îles à titre d'encouragement et c'est de cette coutume que vient vraisemblablement l'expression "recevoir un pot de vin" que nous utilisons encore de nos jours.

La traversée

Jean LeDuc quitte La Rochelle sans doute en mai 1644 (le dernier contrat d'engagement pour Montréal est signé le 5 mai) et arrive vers la fin de l'été. A cette époque, la traversée prenait entre trois et cinq mois. Selon les archives rochelaises (2), au moins deux navires ont fait le voyage La Rochelle-Québec en 1644. Ces navires étaient Le Saint-Clément et La Vierge de la Rochelle. Ils transportaient possiblement les 60 soldats envoyés par Anne d'Autriche cette année-là.

Le Notre-Dame de Montréal, navire appartenent aux Associés de Montréal a peut-être traversé l'Atlantique lui aussi. Si c'est le cas, Jean a fait la traversée sur ce navire. Le Notre-Dame de Montréal était un bateau de 250 toneaux (3). Il devait transporter en plus des 21 engagés de Montréal, des provisions et des munitions pour la ville et divers meubles envoyés par madame de Bullion à Jeanne-Mance pour son hôpital (4).

La traversée de l'Atlantique au XVII siècle réserve bien des surprises. Si le temps est beau, la journée de l'immigrant est assez simple. Il se lève à l'aube et prend son petit déjeuner habituellement vers sept heures. A la fin du quart des matelots, l'aumonier du navire sonne une cloche et les passagers et l'équipage se mettent à genoux pour la prière. Parfois on célèbre la messe. Le cuisinier prépare surtout du poisson: lorsque le temps est calme, il apprête ce qui a mordu à l'hameçon, autrement il sert de la morue sèche, du hareng, des pois et des biscuits avec du cidre. Trois ou quatre fois par semaine, on mange du lard en buvant du vin et de l'eau de vie. Entre la prière et les repas, les passagers sont libres de faire ce qu'ils veulent.(5)

La nuit, groupés dans l'entrepont, entre les soutes de la cale et la plate-forme supérieure les voyageurs couchent pêle-mêle sur de minces matelas. Par beau temps,les écoutilles et les fenêtres restent ouvertes pour permettre l'aération. Mais lorsque le froid ou la mer démontée oblige à les fermer, l'atmosphère devient irrespirable.(6)

Pendant la traversée,la plupart des navires essuient quelques tempêtes, luttent contre la brume ou subissent un arrêt de quelques jours par temps calme. A l'approche du continent, les glaces flottantes constituent un autre danger. Après de semaines et des semaines de ballotage en mer, le cri "Terre! Terre!" apparaît comme un chant de délivrance. La première terre en vue est Terre-Neuve: on s'y arrête parfois pour pêcher la morue. Le voyage se poursuit ensuite jusqu'à Québec.

De là, après une halte de plusieurs jours, les engagés de Montréal repartent pour un voyage d'environ une semaine qui finalement les amène à destination.

Je n'ai pu retracer qu'un seul incident particulier à la traversée de Jean LeDuc et voici comment Gustave Lanctot le relate:

    "Vers la fin de l'été, Ville-Marie se réjouit d'accueilllir quel- ques soldats d'une compagnie de soixante hommes envoyés au canada par Anne d'Autri- che, ainsi qu'un petit grou- pe de colons embauchés aux frais des associés de Mon- tréal. Les uns et les autres étaient conduit par un par- fait hypocrite,le sieur de La Barre,portant à sa cein- ture un grand chapelet avec un crucifix, qu'on dut chas- ser l'année suivante, à cau- se de ses acoquinements avec une trop sympathique sauva- gesse." (7)

Les premières années.

A la fin de l'été 1664, Montréal n'est encore qu'un petit fort de bois, abritant une cinquantaine de personnes sous la direction de Jeanne-Mance et de Paul Chomedey de Maisonneuve. L'arrivée de la vingtaine de nouveaux engagés dont notre ancêtre fait partie, a certainement été très bien accueillie à Montréal. Déjà certains colons quittent l'île cette année-là, leur engagement étant terminé.

Jean Leduc était à l'emploi de la Société de Notre-Dame de Montréal. On connaît peu de détails sur les travaux qu'il effectua, mais on sait qu'il a exerçé le métier de scieur de long.

Ce métier fait partie des métiers de la construction. Une fois l'arbre abattu, le scieur de long le débite et l'équarrit, c'est ensuite au charpentier et enfin au menuisier de compléter la construction. A ce titre, Jean Leduc a sans doute travaillé sous les ordres de Gilbert Barbier, qu'on appelait "le Minime" à cause de sa petite taille et qui supervisait la plupart des travaux de construction à Montréal à cette époque.

Une construction à laquelle Jean a fort probablement travaillé est l'Hôtel-Dieu. Ce bâtiment a été le premier à être construit à l'extérieur de l'enceinte du fort. Madame de Bullion, bienfaitrice de Jeanne Mance, avait envoyé par les navires de 1644 des meubles et de l'argent à cette fin. De Maisonneuve, pour contenter sans délai la fondatrice, employa aussitôt tous ses ouvriers, qui y travaillèrent avec une si grande diligence que dès le 8 octobre les bâtiments fûrent en état de recevoir mademoiselle Mance.

    "Cette maison de bois mesurait vingt-quatre pieds de large par soixante de long et était situé sur le même terrain qu'occupe aujourd'hui l'Hôtel-Dieu de Montréal."(8)

En ce qui a trait à la défense de la ville, il est très probable que Jean Leduc y a pris une part active. Toutefois, le peu de documentations dont nous disposons aujourd'hui sur les combats qui ont été livrés à cette époque ne nous permet pas d'identifier un fait d'armes précis auquel aurait participé notre ancêtre. Entre son arrivée à Montréal et l'automne 1653, il n'y a eu qu'une trêve avec les Iroquois, en 1645 et celle-çi ne dura qu'un an. Sauf pour cette brève période, la menace Iroquoise plane sans cesse sur la petite communauté Montréalaise. On ne peut pas sortir du fort sans un fusil. Les Français de Ville-Marie se rendent en groupe à leur travail car les Iroquois rôdent partout. Des patrouilles doivent faire le tour de l'enceinte tous les matins avec la chienne Pilote et ses chiots. En 1647, Jérôme Lalemant écrivait au sujet de Pilote:

    "pendant la première guerre des Iroquois, il y avait dans Montréal une chienne, qui jamais ne man- quait d'aller tous les jours à la découverte, conduisant ses petits avec soi, et si quelqu'un d'eux faisait le rétif, elle le mordait pour le faire marcher; bien davan tage, si quelqu'un retournait au milieu de sa course, elle se jetait dessus lui à son re tour comme par châtiment. Au reste, si elle éventait dans la découverte de quelques Iroquois,elle tournait court, tirant droit à la maison en aboyant et donnant à connaî- tre que l'ennemi n'était pas loin. Son attrait naturel était la chasse aux écureuils mais sa constance à faire la ronde tous les jours aussi fi dèlement que les hommes, com- mençant tantôt d'un côté,tan- tôt de l'autre, sa persévé- rance à conduire ses petits et à les punir,quand ils man- quaient de suivre, sa fidéli- té à tourner court,quand l'odeur des ennemis frappait son odorat, donnait de l'étonnement." (9)

La première concession Maisonneuve accorde en 1648, les premières concessions de terre à Montréal. Par ces concessions, il libère les engagés du contrat qui les lie à la Société de Notre Dame, à la condition que ceux-ci s'établissent dans l'île et y développent leur concession. En 1648, six colons reçoivent des terres. Les concessions suivantes sont accordées en 1650 et c'est à ce moment-là que Jean se voit promettre une terre mais ce n'est que le 20 août 1655 que Jean recevra officiellement sa concession.

Cette promesse se retrouve dans un document écrit et signé de la main même de Maisonneuve en date du 18 novembre 1650. Il s'agit d'un contrat entre notre ancêtre et Jean Descaris pour l'exploitation de la concession accordée à Descaris. Edouard Massicotte écrivit au sujet de ce contrat:

    "Comme on ne l'ignore point, la culture des terres, il y a 200 ans, présentait non seulement de graves dangers, à cause de la perfidie des Iroquois et de leurs attaques sans cesse renouvelées, mais elle offrait encore des difficultés sérieuses par suite du manque de bras. Dans un poste avancé comme l'était Montréal, à cette époque, et où la population n'atteignait peut-être pas deux cents âmes en lui-même. Mais défricher une terre et construire une maison comme l'exigeaient les actes de concessions ce n'était pas chose facile à exécuter pour un seul homme. Comment obvier à cet inconvénient? Il n'y avait qu'un moyen: celui de recourir à des associations fraternelles dont le modèle nous est fourni par l'acte que passèrent Jean Descaris et Jean Leduc."(10)

À propos de cet acte, l'historien Faillon nota

    "Descaris et Leduc s'obligèrent, l'un envers l'autre, à bâtir à frais commun une maison, d'abord sur la concession du premier et d'y défricher dix arpents de terre; et, ensuite, à bâtir une maison semblable sur la terre du second et à y faire les mêmes défrichements. Il fut stipulé que si l'un des deux venait à tomber malade avant l'achèvement de ces travaux, l'autre serait obligé à continuer l'ouvrage, sans prétendre à aucun dédommagement, nonobstant la maladie de son associé. Après que ces travaux eurent été exécutés sur la terre de Descaris, la guerre qui survint n'ayant pas permis apparemment de les entreprendre sur la concession de Jean Leduc, celui-ci reçut de son compagnon la somme de 580 livres en dédommagement de ses services."(11)

Fait intéressant à noter, la terre de Descaris sur laquelle les deux associés ont travaillé était un des endroits les plus dangereux de la ville. Située aux environs de la rue "de la Montagne" actuelle entre les rues William et Osborne, celle-ci était l'avant-dernière terre concédée par Maisonneuve à l'ouest de la ville.

La première concession de Jean Leduc comptait deux emplacements. Le premier était une terre de trente arpents qui se situerait aujourd'hui entre les rues Lusignant et Guy et entre les rues William et Dorchester. Le second emplacement était d'un arpent, situé dans "l'enclos de la ville" et se situerait aujourd'hui sur la rue Saint-Paul, entre la rue de Vaudreuil et la rue Saint-Vincent, jusqu'à la rue Sainte-Thérèse.

On peut penser que Jean a commencé le défrichement de sa terre avant la date de concession officielle. Au mois d'août 1655, quand il reçoit sa concession, Jean est marié. Il a un petit garçon de deux ans, Jean, et son épouse Marie est enceinte de 8 mois. Au mois de décembre 1655, il cède à Marin Janat l'emplacement situé en ville ainsi que la maison qu'il y a fait construire. Cette maison de la rue Saint-Paul était la douzième maison construite dans la ville. On peut croire que sa terre de la contrée Saint-Joseph était déjà développée car selon l'acte de concession une maison y était construite. D'ailleurs, il est fort probable que, pendant quelques années, la maison de Jean Leduc ait été la dernière habitation française avant le pays des Iroquois.

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Jean-Baptiste Leduc

Depuis un certain nombre d'années notre association a opérée sous la supposition qu'il y avait quatre familles fondatrices de France avec le nom des Leduc, étant Antoine, Jean, Pierre et René. Ces ancêtres sont arrivés durant le 17e siècle. Nous apprenons maintenant qu'un cinquième Leduc est arrivé de France probablement au début du 18e siècle.

Le plus ancien dossier que nous avons découvert indique le mariage le 9 janvier 1736, de Jean-Baptiste Leduc à Marguerite Deshayes à Bécancour, Québec. Ce mariage a été enregistré au civil et non au régistre paroissial.

Après vérification auprès du Programe de Recherche en Démographie Historique (PRDH) nous avons conclu à la véracité du document et constatons que Jean-Baptiste était du village et de la paroisse de St-Jean-du-Luz sur la côte Atlantique dans le département des Pyrénées-Atlantique, France, au nord de la frontière Franco-Espagnole. Ses parents Jean et Marie Tourangeau ne sont pas venus au Canada.

Les dossiers du PRDH indique qu'il avait deux enfants, Jean-Baptiste et Marie-Catherine Leduc.

Chaque enfant a eu dix enfants alors il y a très vraissemblablement quelques descendants de Jean-Baptistes parmis nos membres.

Notre information sur Jean-Baptiste Leduc et sa famille est très limitée. Ce que nous avons découvert nous mène vers 1799. Nous encourageons donc tous ceux qui descendent ou qui ont fait des recherches sur ce Jean-Baptiste de contacter l'Association afin que nous puissions continuer à développer nos informations sur les les familles Leduc.

Les membres Guy Leduc (#60) et Claude Leduc (#312) nous ont assistés dans la recherche de cet article. Nous les remercions sincèrement.

Notre recherche généalogique sur d'autres familles Leduc est un projet tenant de votre association. Surveillez les prochains numéros de votre journal pour d'autres articles semblables.

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Pierre Leduc (Les trois Pierre naquirent en France)

Du premier Pierre Leduc et de son épouse Marie, nous ignorons tout, sinon qu'ils eurent au moins un enfant qu'ils prénommèrent Pierre. Ce fils deviendra maître-fourbisseur: artisan qui vend et fourbit des épées.

Nous pouvons confirmer qu'il fut baptisé le 24 juin 1645 à la paroisse de Saint-Laurent, Rouen, Normandie, France, puisque le Conservateur en Chef des Archives de la région Haute-Normandie, département de la Seine-Maritime, m'a fait parvenir une photocopie de l'extrait de baptême dudit Pierre Leduc.

Il n'y a qu'une seule église pour la paroisse Saint-Laurent, devenue le musée Le Secq-des-Tournelles (ferronnerie), rue Jacques-Villon à Rouen. L'origine de cette paroisse est fort ancienne. Des lettres de Richard II, duc de Normandie, de l'an 1024, parlent de l'église de Saint-Laurent au fabourg de Rouen. En 1650, cette paroisse comptait 2,500 âmes alors que Rouen, capitale normande, a toujours hébergée entre 50,000 et 80,000 personnes entre les années 1600 et 1800. Rouen est la seconde ville du royaume en 1600. Les registres paroissiaux de Rouen sont exceptionellement bien conservés, presque sans lacunes de 1640 à 1792. Cependant, le Conservateur en Chef ... fut incapable de retracer l'acte de baptême du troisième Pierre après avoir investigué la paroisse de Saint-Laurent entre les années 1670 et 1680. Ce troisième Pierre, le pionnier, était maître chaudronnier: artisan qui fait ou vend des chaudrons, des réchauds et autres ustensiles de cuisine.

Accompagné de sieur Villebon, c'est comme soldat de la compagnie La Motte, qu'en 1691, il mettra une cinquantaine de jours à traverser l'océan Atlantique sur un bateau baptisé "Le Soleil d'Afrique". Son régiment campera à l'Ile Perrot le 6 juillet 1691 et repartira le lendemain pour l'Acadie devenue aujourd'hui la Nouvelle-Écosse et une partie du Nouveau-Brunswick. Neuf ans plus tard, après avoir terminé son service militaire, mon ancêtre entreprendra sa troisième carrière: cultivateur. En effet, un acte notarié reçu devant Me. J.B. Poittier le 31-12-1700, nous apprend qu'il obtient des Sulpiciens de Montréal

    "une concession de quarante-et-un arpents edemy de terre manque quelques pieds en superficie Scize en ladite isle dans le lac Saint-Louis en deux arpents et ving-quatre pieds de large ..."

Soit environ 12 hectares ou 1,500,000 de pieds carrés sur l'Ile de Montréal quelque part entre Lachine et Sainte-Anne-de-Bellevue. La lecture de cet acte de concession de quatre pages, dont j'ai obtenu copie, nous apprend entre autre chose que Pierre était incapable de signer son nom et qu'il avait pour voisin Pierre Sabourin et Yves Beis..

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René Leduc, pionnier

Parmis les quatre pionniers Leduc venus de France au XVIIe sciècle, René est sans doute le moins bien connu. La plupart de ses descendants ignorent probablement que René Leduc compte parmis leurs ancêtres.

René Leduc, un Angevin

René Leduc est originaire de Brézé, près de Saumur dans la France Ancestrale Anjou. Le château de Brézé, place forte du XVIe sciècle, fut sérieusement endommagé lors de la rébellion de la Fronde; cela se passait quelques années avant l'émigration de René Leduc en Nouvelle-France. Par ailleurs, on cultive à Brézé un vin réputé que le roi Louis XIV apprécia, dit-on, lors d'une visite à ce château en 1661.

René Leduc est fils de Vincent Leduc et d'Urbaine Renoult. On ne sait à quel moment, au juste, il arrive en Nouvelle-France. Mais le 2 octobre 1664, à Québec, il épouse Anne Gentreau (ou Gendreau), fille de Nicolas Gentreau et de Perrine Buette. Un contrat de mariage est daté du 25 juillet précédent, chez le notaire Gloria.

Anne Gentreau, fille du roy

Originaire des Sables-d'Olonne en Vendée, Anne Gentreau arrive au Canada en 1663. Au moment de son mariage, elle est âgée de 23 ans. Selon Yves Landry, Anne Gentreau est une fille du roy; elle fait partie de ces contingents de françaises, principalement orphelines, qui sont venues épouser des colons français et fonder des foyers en Nouvelle-France au XVIIe sciècle.

Une vie active

René Leduc et son épouse s'installent sur la côte de Lauzon. Au fil des années, ils achètent, vendent ou échangent plusieurs concessions de terre sur cette même côte de Lauzon, ainsi que sur le quai du Cul-de-sac dans la basse ville de Québec. Ces terres et emplacements passeront éventuellement à leurs enfants.

De plus en 1702, un contrat chez le notaire Chambalon concerne l'engagement de René en qualité de "voyageur" au service de la Compagnie de la Colonie.

Une nombreuse progéniture mais peu d'héritiers mâles

René leduc et Anne Gentreau ont dix enfants dont seulement trois fonderont des foyers.

Deux filles, Françoise et Madeleine, entrent le même jour au noviciat; elles prononcent leurs voeux ensemble, le 23 mai 1701, chez les religieuses de l'Hôtel-Dieu de Québec.

Auparavant, en 1689, une autre fille, Marie-Anne Leduc, épouse Ignace Liénard dit Boisjoli. Le couple s'installe à Neuville. Marie-Anne y donnera naissance à douze enfants.

Pour Anne et René, 1704 est sans doute une année fort occupée puisqu'on fête alors le mariage de deux de leurs enfants. Le 16 mai 1704, leur fille Geneviève épouse Pierre Métayer dit St-Onge, un maitre tailleur d'habits originaire de la ville de Saintes dans la province de Saintonge (d'où son surnom, il va sans dire). Le couple s'installe à Québec. Cinq enfants naissent de ce couple.

Permettons-nous une petite indiscrétion: avant son mariage, Pierre Métayer a engendré un fils naturel d'une autre femme: il s'agit de Pierre, né le 8 septembre 1704.

Un seul fils de René se marie: Guillaume Leduc

Toujours en 1704, le 18 novembre à Québec, Anne et René Leduc marient leur fils Guillaume. Celui-ci épouse Élisabeth Drouin, de l'Ile d'Orleans; la mariée est fille de Nicolas Drouin et de Marie Loignon.

Avant son mariage, Guillaume est voyageur comme son père. Deux contrats font état d'engagements à cet effet, dont l'un en 1690 pour un voyage en Acadie. Ce contrat implique également son beau-frère, Igance Liénard.

Divers contrats successifs décrivent Guillaume comme habitant, marchand, négociant ou bourgeois. Signe de prospérité,en 1725 il se fait construire une maison de pierre de deux étages, (photo sur notre petit dépliant bleu) sur la rue Cul-de-sac à la Place Royale de Québec. Cette maison existe encore; à nous d'aller l'admirer au cours de nos visites à Québec.

Malgré l'aisance, nombreux cas de mortalité infantile

Guillaume Leduc et son épouse, Élisabeth, ont seize enfants. Malheureusement, au moins douze d'entre eux décèdent avant l'âge de deux ans. Une seule enfant, Marie-Catherine, fonde une famille. En 1726, elle épouse Pierre Marcoux, fils de Jean-Baptiste Marcoux et de Madeleine Magnan.

Pourquoi René Leduc est-il si peu connu?

Revenons à la question de la descendance de René Leduc et d'Anne Gentreau. On doit donc constater que pour cette famille, le patronyme Leduc s'est éteint dès la troisième génération. Voilà pourquoi la plupart de leurs descendants ignorent que le pionnier René Leduc figure parmi leurs ancêtres.

Ces descendants auront plutôt des noms de famille comme Liénard, Métayer, Marcoux, Parent, etc. et on trouve l'ancêtre René via les lignes maternelles.

À titre d'exemple seulement, mon père, Jacques leduc, doit son nom de famille à l'ancêtre Jean Leduc originaire d'Igé au Perche. Par contre, ma grand-mère maternelle, Agnès Parent Côté, descend, par sa mère Agnès Leduc, de l'ancêtre Pierre Leduc de Rouen. Et, par son père, Bernard Parent, Agnès est une descendante d'Ignace Liénard Boisjoli et de Marie-Anne Leduc, fille de René Leduc d'Anjou.

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